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Suspensions répétées de RFI et France 24 en Afrique de l’Ouest : une problématique au-delà de la liberté de la presse

Les suspensions de RFI et France 24 dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Mali (2022), le Burkina Faso (2023), le Niger (2023) et récemment le Togo (juin 2025), sont souvent qualifiées d’atteintes à la liberté d’expression. Pourtant, limiter l’analyse à cette seule grille de lecture occulte une question essentielle : pourquoi ces médias français, et non d’autres comme la BBC ou Al Jazeera, sont-ils systématiquement visés ? Une réflexion approfondie sur les motivations des gouvernements ouest-africains et le rôle perçu de ces médias révèle des enjeux complexes, mêlant souveraineté nationale, accusations de biais et tensions géopolitiques.

Suspensions répétées de RFI et France 24 en Afrique de l’Ouest : une problématique au-delà de la liberté de la presse

Comme dans les pays de la Confédération des Etats du Sahel (AES), le Togo a annoncé lundi 16 juin 2025, la suspension pour trois mois, de la diffusion des programmes de RFI et de France 24 sur le territoire. Cette décision intervient dans un contexte où ces sanctions contre principalement ces deux médias, devient récurrentes dans l’espace ouest-africain. Les autorités des pays concernés reprochent à RFI et France 24 une couverture biaisée, voire déstabilisante.

Au Mali, la junte a accusé RFI de diffuser de « fausses allégations » sur des exactions des forces armées, comparant son rôle à celui de la radio Mille Collines lors du génocide rwandais. Au Burkina Faso, la suspension de France 24 a suivi la diffusion d’un entretien avec un leader d’Al-Qaïda, perçu comme une légitimation du terrorisme. Au Togo, la HAAC a dénoncé des « faits inexacts » nuisant à la stabilité nationale. Ces griefs, bien que parfois amplifiés pour des raisons politiques, traduisent un sentiment répandu : ces médias, financés par l’État français via France Médias Monde, relaieraient une vision occidentale des crises africaines, souvent au détriment des gouvernements en place.

Une défiance croissante envers l’influence française

Ces suspensions s’inscrivent dans un contexte de montée du sentiment anti-français en Afrique de l’Ouest. Depuis les coups d’État au Mali (2020-2021), au Burkina Faso (2022) et au Niger (2023), les régimes en place, souvent militaires, adoptent une rhétorique souverainiste, rejetant l’influence française, perçue comme néocoloniale. RFI et France 24, très suivis dans la région (18 % de la population nigérienne écoutait RFI chaque semaine en 2022), sont vus comme des outils d’influence de la France, contrairement à d’autres médias internationaux. Cette perception est alimentée par des déclarations françaises, comme celles d’Emmanuel Macron en 2022, vantant le rôle de France Médias Monde dans la promotion de l’influence française, renforçant les soupçons d’instrumentalisation.

Une singularité des médias français

Suspensions répétées de RFI et France 24 en Afrique de l’Ouest : une problématique au-delà de la liberté de la presse

Pourquoi RFI et France 24, et non d’autres ? Leur ancrage historique dans la région, leur large audience et leur financement public les distinguent. Contrairement à la BBC, financée par la redevance publique britannique, ou à Al Jazeera, soutenue par le Qatar, RFI et France 24 sont souvent associés à la politique étrangère française, notamment en raison de la présence militaire passée (opération Barkhane). Leur couverture, parfois critique des régimes en place, peut être perçue comme une ingérence, surtout dans des contextes de crises sécuritaires ou électorales. Par ailleurs, leur rôle de relais des voix de l’opposition ou de la société civile est vu comme un défi direct à l’autorité des gouvernements.

Une nécessaire remise en question

Si les suspensions soulèvent des inquiétudes légitimes quant à la liberté de la presse, elles invitent aussi à interroger le rôle des médias internationaux dans des contextes sensibles. Les accusations de biais, même si elles servent parfois de prétexte à la censure, reflètent un besoin de narratifs locaux et d’une information perçue comme plus neutre. Plutôt que des condamnations systématiques, un dialogue sur les responsabilités des médias et des gouvernements pourrait apaiser ces tensions, tout en préservant le pluralisme et l’indépendance journalistique.

M.D.

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