Constant Mutamba, désormais ex-ministre de la Justice de la République démocratique du Congo, a annoncé sa démission mercredi à la suite d’une enquête pour un présumé détournement de 19 millions de dollars. Ces fonds étaient destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans le nord du pays, selon un communiqué publié par l’ancien ministre.

Âgé de 37 ans, Mutamba fait l’objet de poursuites judiciaires pour ces allégations de corruption. Dans sa déclaration, il a dénoncé un complot orchestré, selon lui, par le gouvernement rwandais. « Après avoir échappé à plusieurs tentatives d’empoisonnement et d’élimination physique, les réseaux mafieux, y compris ceux infiltrés au service de nos ennemis, ont réussi à m’humilier en raison de mon engagement », a-t-il affirmé.
Nommé en 2024, Mutamba s’était présenté à l’élection présidentielle de 2023 et s’était positionné comme un fervent défenseur de la lutte contre la corruption dans un pays miné par ce fléau, malgré ses immenses richesses minérales. Cependant, ses prises de position controversées, notamment son appel à appliquer la peine de mort aux journalistes couvrant les activités des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, avaient suscité de vives critiques. Sur la plateforme X, il avait déclaré que quiconque rapporterait « les activités de l’armée rwandaise et de ses auxiliaires du M23 subirait désormais toute la force de la loi ».
Cette démission marque un nouveau rebondissement dans la lutte contre la corruption en RDC, où la population, forte de plus de 100 millions d’habitants, continue de souffrir de pauvreté et de faim malgré les ressources du pays. L’enquête en cours devra déterminer la véracité des accusations portées contre Mutamba, tandis que ce scandale souligne les défis persistants de la gouvernance en RDC.
M.D.











