À moins de quatre mois du début du dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2026, le paysage politique reste étonnamment silencieux. Aucun binôme présidentiel ne s’est officiellement déclaré, et les formations politiques ne montrent aucun signe de lancement de primaires, alors que les dépôts débuteront le 10 octobre 2025.

Face aux inquiétudes exprimées, notamment par des voix issues de l’opposition, certains dénoncent un climat peu propice à une compétition ouverte. Un citoyen, lors d’un échange en direct sur TikTok jeudi 19 juin 2025, a interpellé le porte-parole du gouvernement, évoquant « la peur » qui dissuaderait certains de déclarer leur candidature, de crainte de représailles judiciaires.
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Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint du gouvernement, n’a pas mâché ses mots : « Si quelqu’un a peur d’être candidat, c’est qu’il ne peut pas être président du Bénin ». Pour lui, briguer la magistrature suprême exige une force de caractère hors du commun. « Il faut du cran, de la ténacité et une main ferme comme celle de Patrice Talon pour présider au destin du Bénin », a-t-il affirmé. Il insiste en disant qu’être candidat à la présidentielle, c’est déjà un exercice de responsabilité. « Être candidat, c’est moins de responsabilité qu’être président de la République », a-t-il souligné, tout en rappelant que l’exercice du pouvoir requiert du « Agbon », une expression en langue locale qui désigne le courage et la fermeté.

Le porte-parole du gouvernement a également invité les partis d’opposition à sortir de leur réserve. « Dites-leur de désigner leurs candidats. Personne ne les empêche de désigner leurs candidats. Ils ont un parti. Ils ont les parrains en nombre suffisant pour désigner leurs candidats », a-t-il déclaré. Pour lui, il n’est nullement nécessaire d’attendre que la mouvance présidentielle annonce son choix avant d’en faire autant. « Ils n’ont pas besoin d’attendre le ou les candidats de la majorité présidentielle pour désigner les leurs ».
Du côté de l’opposition, notamment au sein du parti Les Démocrates, on estime que le cadre légal actuel constitue un frein à la compétition électorale. Lors d’une conférence de presse tenue le 18 mai 2025, la formation politique dirigée par l’ancien président Boni Yayi a dénoncé certaines dispositions du code électoral, jugées discriminatoires. Parmi les principales critiques figure le système de parrainage, considéré comme un verrou antidémocratique. Le parti réclame un assouplissement de ce mécanisme, notamment en abaissant le seuil requis de 15 % à 5 % d’élus répartis dans trois cinquièmes des circonscriptions, et en permettant à tous les élus communaux de parrainer des candidats.
Parfait FOLLY











