Le 22 juin 2025, lors de la 67e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO à Abuja, les dirigeants ouest-africains ont pris une décision historique : la relocalisation des institutions communautaires situées au Burkina Faso et au Mali. Cette mesure fait suite au retrait officiel de ces deux pays, ainsi que du Niger, de l’organisation en janvier 2024, un séisme géopolitique pour la région.

Ce redéploiement des institutions symbolise la volonté de la CEDEAO de s’adapter à une nouvelle réalité tout en préservant son rôle d’intégration régionale. Cependant, l’avenir de l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS), basée au Burkina Faso, demeure en suspens. Les chefs d’État ont convenu de poursuivre les consultations pour identifier un nouveau pays hôte, afin de garantir la continuité des programmes de santé régionaux, cruciaux pour les populations ouest-africaines.
Pour gérer ce processus complexe, la CEDEAO a désigné un négociateur chargé de dialoguer avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Sa mission : assurer un retrait ordonné, protéger les intérêts des citoyens et préserver la stabilité du marché commun, pilier de la coopération économique régionale. Ces discussions s’annoncent délicates, compte tenu des tensions politiques et des divergences sur les questions de souveraineté.
Cette réorganisation marque un tournant pour la CEDEAO, confrontée à des défis sans précédent. En redéfinissant sa structure institutionnelle, l’organisation cherche à renforcer sa résilience face aux crises géopolitiques tout en maintenant ses ambitions d’unité et de développement. Les mois à venir seront décisifs pour évaluer l’impact de ces changements sur la dynamique régionale et la coopération en Afrique de l’Ouest.
M.D.