Au Bénin, les récentes déclarations du ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Paulin Akponna, ont provoqué un tollé politique. Alors qu’il a été immédiatement limogé, des députés de l’opposition réclament une commission parlementaire d’enquête pour élucider ces présumées accusations de détournements de fonds.
Lors d’un déplacement à Parakou le 21 juin 2025, le ministre a dénoncé des détournements de « plusieurs milliards de francs CFA » destinés aux projets du Programme d’action du gouvernement (PAG), pointant du doigt une mauvaise gestion des fonds publics par certains acteurs politiques locaux. Ces pratiques, qu’il a qualifiées de « siphonnage du budget national », seraient responsables des interruptions fréquentes d’eau et d’électricité dans plusieurs quartiers de la ville.
Face à ces allégations graves, douze députés de l’opposition ont réagi en introduisant, le 26 juin 2025, une résolution au Parlement pour la création d’une commission parlementaire d’enquête. Cette initiative vise à faire la lumière sur les accusations de détournement au sein du ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, un secteur stratégique bénéficiant d’un budget de plus de 203 milliards FCFA pour 2025.
Cependant, la situation s’est compliquée pour Paulin Akponna. Le même jour, le bureau de l’Assemblée nationale a approuvé son remplacement par José Didier Tonato, ministre du Cadre de vie, suite à une décision du président Patrice Talon. Ce limogeage, survenu moins de six mois après la nomination d’Akponna le 6 janvier 2025, pourrait être lié à ses déclarations controversées, perçues comme un règlement de comptes politiques.
L’opposition insiste sur l’urgence d’une enquête transparente pour établir les responsabilités et garantir une gestion rigoureuse des fonds publics. Cette affaire met en lumière les tensions politiques au Bénin à l’approche des échéances électorales, tout en soulignant les enjeux cruciaux de la gouvernance des secteurs de l’énergie et de l’eau.
M.D.











