À la clôture de la première session ordinaire de 2025, Édouard Loko, président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac), a annoncé le retour de l’aide publique à la presse, marquant un tournant dans le soutien de l’État aux médias béninois. Cette initiative, saluée par les acteurs du secteur, rompt avec les pratiques passées en imposant un encadrement strict pour garantir une utilisation transparente et ciblée des fonds.

Désormais, l’aide ne sera plus une simple répartition financière entre organes de presse. Selon Loko, elle visera à structurer le secteur à travers des actions concrètes : réhabilitation de la Maison des médias, prise en charge des dettes d’eau et d’électricité des associations professionnelles, et renforcement des capacités des rédactions. Ces mesures ambitionnent de créer un cadre de travail commun, favorisant un journalisme professionnel et de proximité. Une attention particulière sera accordée à la formation continue, avec des modules pratiques adaptés aux besoins des médias, pour répondre aux exigences d’un journalisme rigoureux et indépendant.
Édouard Loko a insisté sur la nécessité de rompre avec l’utilisation non encadrée des fonds, soulignant que « aucune ressource ne devra servir des intérêts personnels ». Cette volonté de responsabilisation s’accompagne d’un appel aux médias à s’engager davantage dans le suivi des activités institutionnelles, tout en saluant les efforts des chaînes ayant couvert la session. Cette réforme, qui privilégie l’efficacité à la popularité, vise à renforcer l’indépendance et la crédibilité du secteur médiatique.

Cette annonce intervient dans un contexte où la presse béninoise cherche à consolider son rôle dans une démocratie marquée par des tensions politiques. Si l’initiative est bien accueillie, son succès dépendra de la transparence de sa mise en œuvre et de l’engagement des médias à respecter l’intérêt général.
M.D.