À l’occasion de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement à Séville, le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a exposé les ambitions de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Face aux défis sécuritaires et économiques, l’AES aspire à devenir une puissance régionale ancrée dans une approche panafricaniste, promouvant un développement autonome et durable.
Abdoulaye Maïga a rappelé que la lutte contre le terrorisme absorbe une part considérable des ressources des pays du Sahel. Pour y répondre, l’AES mise sur des initiatives concrètes, comme la création d’une Banque confédérale d’investissement et de développement. Cette institution vise à financer des projets stratégiques, en priorisant les besoins nationaux et en s’appuyant sur une coopération sud-sud. Les secteurs clés identifiés incluent la transformation agricole, l’industrialisation, la transition énergétique, ainsi que l’innovation, la science et la technologie, piliers d’une économie résiliente et souveraine.
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’un changement de paradigme dans le financement du développement. « La dimension sécuritaire doit être intégrée dans nos programmes », a-t-il déclaré, soulignant que la lutte contre le terrorisme nécessite une déconnexion claire de ses sources de financement. Il a appelé la communauté internationale à faire preuve de solidarité pour soutenir cette démarche, tout en dénonçant les dynamiques qui perpétuent l’insécurité au Sahel.
En adoptant une vision panafricaniste, l’AES cherche à renforcer l’autonomie régionale tout en tissant des partenariats internationaux équitables. Cette approche, qui valorise les solutions endogènes, pourrait redéfinir les dynamiques de développement en Afrique. En plaçant la souveraineté et la sécurité au cœur de sa stratégie, l’AES ambitionne de devenir un modèle pour d’autres régions du continent, tout en consolidant son rôle de leader régional.











