Lors des 32e assemblées générales annuelles d’Afreximbank à Abuja, le magnat nigérian Aliko Dangote a annoncé une ambition audacieuse : d’ici 2028, l’Afrique cessera d’importer des engrais. Son usine d’engrais azoté, située dans la zone industrielle d’Ibeju Lekki à Lagos, vise à faire du continent un leader mondial, surpassant même le Qatar en production d’urée.
Inaugurée en 2021, l’usine Dangote, avec une capacité de 3 millions de tonnes d’urée granulée par an, a déjà exporté 300 000 tonnes au dernier trimestre de la même année. Cette performance marque un premier pas vers l’autosuffisance africaine en engrais azotés.
Cependant, le défi reste de taille. Selon la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique produit déjà 30 millions de tonnes d’engrais minéraux par an, largement au-dessus de sa consommation. Pourtant, un déficit de 2 millions de tonnes persiste, notamment en raison de la spécialisation des pays nord-africains dans les engrais phosphatés, souvent destinés à l’exportation.
Pour Dangote, la clé réside dans une production locale renforcée et mieux orientée vers les besoins du continent. Avec son usine, il ambitionne de combler ce déficit et de positionner l’Afrique comme un acteur incontournable sur le marché mondial des engrais. Un pari ambitieux pour un avenir agricole africain plus indépendant.











