Alors que les autorités ont décidé d’un audit du fichier électoral à l’approche des élections générales de 2026 au Bénin, une controverse éclate autour du recrutement des experts internationaux chargés d’accomplir la tâche. Selon Michel Alokpo, rapporteur de la commission de recrutement des cadres techniques du Comité de pilotage (Copil), le processus de recrutement est entaché de favoritisme et de manque de transparence. Il met en cause deux figures clés : Kassimou Chabi, membre du parti d’opposition Les Démocrates, et Jean-Baptiste Elias, président du Copil.
Invité sur ESAE TV le 2 juillet, Alokpo affirme qu’une « short-list » de quatre noms, établie avant l’ouverture officielle des candidatures, correspond exactement à la liste finale des experts retenus. Il accuse Chabi et Elias d’avoir eu accès aux CV des candidats trois mois avant la procédure, suggérant un arrangement préalable pour favoriser des proches. « Ils ont monté un schéma pour recruter des amis », a-t-il déclaré, tout en précisant qu’il ne remet pas en cause les compétences des experts sélectionnés, mais la régularité du processus.
Le pasteur, mandaté par le cadre des confessions religieuses, souligne que les règles exigent que les CV soient soumis sous pli fermé et ouverts en séance officielle par le spécialiste des marchés publics. Or, selon lui, cette procédure a été violée. Alokpo dit conserver une copie de la short-list comme preuve et avoir confronté les accusés, qui auraient tenté de récupérer ce document.
Ni Chabi ni Elias n’ont réagi à ces accusations pour l’instant. Alors que les experts doivent entamer leur mission prochainement, cette polémique jette une ombre sur l’audit du fichier électoral, essentiel pour la crédibilité des scrutins de 2026. Il faut noter qu’Alokpo ne semble pas mettre en cause la compétence des experts, mais plutôt la procédure de recrutement. « Je n’ai aucun doute. Ils ont travaillé, ils ont réalisé des audits dans plusieurs pays. Je n’ai aucun doute quant à leurs compétences. Mais j’ai des doutes sur la procédure qui a conduit à la sélection de ces quatre experts », soutient-il.
M.D










