Depuis l’arrivée au pouvoir du parti PASTEF, les attentes des Sénégalais pour des réformes structurelles restent élevées, mais des tensions naissantes entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko entravent leur mise en œuvre.
Lors de l’installation du Conseil national du PASTEF, Sonko a publiquement exprimé sa frustration, déplorant un manque d’autorité au sommet de l’État. « Le Sénégal a un problème d’autorité », a-t-il déclaré, suggérant que le président Faye manque de fermeté dans certaines décisions cruciales.
Sonko, figure charismatique et moteur de la campagne électorale, se dit victime d’attaques incessantes de l’opposition et d’une partie de la population, sans que des mesures soient prises pour le protéger. « Ceux qui m’attaquent ne sont jamais inquiétés. Mais s’il s’agit du président, des instructions sont données », a-t-il ajouté, laissant entendre une incohérence dans la gestion des priorités.
Il a appelé Faye à « prendre ses responsabilités » ou à lui laisser les coudées franches pour gouverner et concrétiser les promesses électorales, notamment en matière de justice sociale, de lutte contre la corruption et de réformes économiques.
Ces déclarations publiques révèlent des dissensions au sein de l’exécutif, suscitant des inquiétudes quant à la cohésion du pouvoir. Les réformes promises, telles que la renégociation des contrats pétroliers ou la réforme foncière, tardent à se matérialiser, alimentant le mécontentement populaire. L’opposition, quant à elle, exploite ces frictions pour dénoncer une gouvernance chaotique.
Pour avancer, Faye et Sonko doivent surmonter leurs différends et restaurer une unité d’action. Sans cela, le projet de transformation du Sénégal risque de stagner, au détriment des attentes des citoyens qui ont porté PASTEF au pouvoir.
M.D











