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Candidature de Paul Biya et l’impasse du développement au Cameroun, la vielle élite pas très inspirée s’accroche

Depuis son accession au pouvoir en 1982, le président Paul Biya, aujourd’hui âgé de 92 ans, incarne une figure quasi immuable de la politique camerounaise. Sa récente annonce de candidature pour un énième mandat à la présidence, prévue pour 2025, soulève des questions cruciales sur l’avenir d’un pays doté d’un potentiel économique, culturel et géopolitique considérable, mais freiné par une stagnation chronique.

Les apparitions publiques de Paul Biya, de plus en plus rares et marquées par une fragilité physique évidente, alimentent les spéculations sur sa capacité à diriger efficacement. Pourtant, sa candidature suggère une volonté de maintenir le statu quo, soit par attachement personnel au pouvoir, soit par l’influence d’un entourage qui bénéficie du système en place. Ce système, construit sur des décennies de clientélisme, de centralisation du pouvoir et de contrôle des institutions, semble avoir emprisonné le président lui-même. L’élite dirigeante, composée d’une classe vieillissante, s’accroche à ses privilèges malgré un bilan marqué par la corruption, la mauvaise gouvernance et une gestion contestée des crises, notamment la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

La crise anglophone, débutée en 2016, illustre les failles de ce système. Ce conflit, qui a fait des milliers de morts et de déplacés, résulte d’une marginalisation historique des régions anglophones et d’une incapacité du régime à répondre par le dialogue et des réformes structurelles. Au lieu de solutions durables, le gouvernement a souvent opté pour une répression militaire, exacerbant les tensions et creusant le fossé entre l’État et une partie de la population.

Un potentiel inexploité

Le Cameroun, avec ses ressources naturelles (pétrole, gaz, minerais, cacao, café), sa diversité culturelle, et sa position stratégique en Afrique centrale, dispose d’atouts indéniables pour devenir un acteur majeur sur le continent. Pourtant, le pays stagne. Les indicateurs de développement – santé, éducation, infrastructures – restent en deçà des attentes pour une nation de cette envergure. Le chômage des jeunes, la fuite des cerveaux et l’absence d’une industrialisation significative entravent l’émergence d’une économie dynamique. Sur le plan géopolitique, le Cameroun peine à s’imposer comme un leader régional, éclipsé par des voisins comme le Nigeria ou des pays comme le Rwanda, qui, malgré des ressources moindres, capitalisent sur une vision modernisatrice.

Cette stagnation est en grande partie attribuable à un système politique sclérosé. Les institutions, verrouillées par le parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), limitent l’émergence d’une opposition crédible et d’idées nouvelles. Les élections, souvent entachées d’irrégularités, ne reflètent pas toujours la volonté populaire, ce qui alimente l’indifférence d’une grande partie de la population, notamment les jeunes, envers la politique.

Une victoire annoncée, mais à quel prix ?

Candidature de Paul Biya et l’impasse du développement au Cameroun, la vielle élite pas très inspirée s’accroche

La probable réélection de Paul Biya, dans un contexte où l’opposition reste fragmentée et les institutions électorales sous contrôle, semble acquise d’avance. Cependant, cette victoire risque d’approfondir le désintérêt citoyen et d’aggraver et de faire sortir les tensions sociales restées jusque-là enfouies. L’indifférence politique, observée chez une majorité de Camerounais, est moins un signe d’apathie qu’une conséquence de décennies de désillusions face à un système qui privilégie les intérêts d’une élite au détriment du bien commun.

La jeunesse, qui représente plus de 60 % de la population, aspire à un changement radical. Pourtant, les opportunités de participation politique ou économique restent limitées, poussant nombre d’entre eux vers l’exil ou le désengagement. Cette fracture générationnelle, combinée à la persistance des crises comme celle des régions anglophones, constitue une menace pour la stabilité à long terme du pays.

Vers une nouvelle vision ?

Pour sortir de l’impasse, le Cameroun a besoin d’une rupture avec le système actuel. Cela implique non seulement un changement de leadership, mais aussi une refonte des institutions pour garantir plus de transparence, de responsabilité et d’inclusivité. Une nouvelle vision devrait s’appuyer sur plusieurs axes :
Réconciliation nationale : La résolution de la crise anglophone par un dialogue inclusif et des réformes institutionnelles, comme une décentralisation effective, est une priorité. Cela permettrait de restaurer la confiance entre l’État et les populations.
Investissement dans la jeunesse : Des politiques axées sur l’éducation, la formation professionnelle et la création d’emplois pour les jeunes pourraient transformer le dividende démographique en moteur de croissance.
Lutte contre la corruption : Une justice indépendante et des mécanismes anti-corruption rigoureux sont essentiels pour restaurer la confiance et mobiliser les ressources nationales au profit du développement.
Modernisation économique : Le Cameroun doit diversifier son économie, investir dans les infrastructures et promouvoir l’innovation pour tirer parti de ses ressources et de sa position géographique.

La candidature de Paul Biya à un nouveau mandat reflète la résilience d’un système qui, bien qu’efficace pour maintenir une élite au pouvoir, étouffe le potentiel du Cameroun. Face à une population désabusée et à des crises persistantes, le pays se trouve à un carrefour. Sans une transition vers un leadership renouvelé et des réformes structurelles, le Cameroun risque de prolonger sa stagnation, au détriment de son émergence tant attendue. Le véritable défi pour l’avenir réside dans la capacité des Camerounais, en particulier la jeunesse, à se mobiliser pour exiger et construire un système politique et économique à la hauteur des ambitions du pays et non de celle d’une élite vieille et pas très inspirée.

M.D.

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