Dans un communiqué rendu public ce lundi, Reporter sans frontière (RSF) a réagi à l’arrestation du journaliste et web-activiste Comlan Hugues Sossoukpè. Il condamne son arrestation et son extradition alors qu’il était en mission officielle en terre ivoirienne.
Connu pour ses enquêtes critiques à l’égard du régime béninois, le directeur du site d’investigation Olofofo résidait en exil au Togo depuis 2019. Il s’était rendu à Abidjan le 8 juillet dernier, sur invitation officielle du ministère ivoirien de la Transition numérique, pour couvrir un salon consacré à l’innovation digitale. Cependant, le 10 juillet, des agents de police l’ont arrêté dans sa chambre d’hôtel. Il a été conduit sans préavis à l’aéroport, puis embarqué à bord d’un vol privé à destination du Bénin. À son arrivée, il a été présenté au procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), avant d’être placé en détention à la prison de Ouidah.
Malgré la mention explicite de son statut de réfugié politique togolais dans ses documents de voyage, Hugues Sossoukpè a été extradé, suscitant l’indignation de RSF. L’organisation a qualifié l’opération de « traquenard » et dénoncé ce qu’elle considère comme une collusion entre les autorités ivoiriennes et béninoises. Dans une déclaration relayée par la presse, Arnaud Froger, responsable du bureau investigation de RSF, a exigé des comptes de la part du gouvernement ivoirien, pointant du doigt une complicité manifeste dans une opération visant à museler un journaliste critique. Il a également appelé à la libération immédiate de Hugues Sossoukpè.
De son côté, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a déclaré que le journaliste « répondra des faits qui lui sont reprochés ». Le gouvernement ivoirien, quant à lui, n’a jusqu’à présent donné aucune suite aux interpellations de RSF.
Parfait FOLLY











