Plusieurs centaines de parlementaires, délégués et observateurs, se sont réunis à l’Assemblée nationale française, le samedi 12 juillet 2025, dans cadre de la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (Apf). Venus des cinq continents, ils ont réaffirmé l’importance de la Francophonie parlementaire qui demeure, dans un monde en proie à des crises, un espace où le dialogue et la coopération trouvent encore tout son sens.

Au cours de cette session, il a été question pour les délégués francophones d’examiner les rapports, les résolutions et les perspectives communes pour renforcer la coopération parlementaire au sein de l’espace francophone. Mais avant la plénière consacrée à d’intenses activités de réflexion, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale française, a mis en exergue le rôle que joue la langue française comme trait d’union entre les peuples et sur la Francophonie comme levier pour défendre la paix, la démocratie et la diversité culturelle. Tout en soulignant la nécessité d’impliquer les femmes et les jeunes dans les instances parlementaires pour bâtir une Francophonie plus forte et plus inclusive, la présidente du parlement français a attiré l’attention sur la vigilance nécessaire face aux atteintes, aux libertés fondamentales, aux dérives autoritaires et aux menaces sur la cohésion des sociétés. Gérard Larcher, le président du Sénat a, pour sa part, rappelé que la Francophonie est un bien commun, à protéger et à faire vivre par l’action concrète.
Il a évoqué le rôle de la coopération interparlementaire comme rempart face aux crises multiples, notamment celles qui secouent encore la région du Sahel et les Grands Lacs. Le président en exercice de l’Apf, Hilarion Etong, a salué l’esprit de fidélité et de confiance qui anime la famille francophone depuis un demi-siècle. Il a encouragé les sections à renforcer les bons offices et les initiatives de médiation, citant notamment la mission menée auprès de la Rdc et du Rwanda, signe que la diplomatie parlementaire peut venir en appui aux efforts des Etats et des organisations internationales.
Les plaidoyers du Bénin

Dans les travées de l’hémicycle, le Bénin a fait résonner sa voix lors de la plénière. Alors que l’annonce de la volonté de retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger a été portée à la connaissance de la plénière, le vice-président de la section Apf-Bénin, l’He Assan Séibou est monté au crénau. Au nom du président Louis Gbèhounou Vlavonou et de la délégation béninoise qui l’accompagne, il a mis évoqué les défis majeurs auxquels est confrontée la sous-région, notamment les effets « dévastateurs et déstabilisateurs du terrorisme » et la vulnérabilité d’une jeunesse de plus en plus confuse, sensible aux discours populistes. Face à ces tensions, le Bénin considère que la diplomatie parlementaire s’impose comme « une voie politique noble » capable de maintenir la cohésion des Etats touchés par l’insécurité et les fractures idéologiques. Ainsi, il a plancé aux députés des Etats membres de l’Apf, un appel à la clarté et à la pédagogie: «L’Apf n’est pas la France, elle n’est pas l’Oif. L’Apf, c’est toute l’Afrique réunie pour défendre les nobles valeurs de ce continent ! Quitter la maison de l’Apf, c’est quitter sa propre maison. Et c’est abandonner notre bien en partage avec les autres» a martelé à mainte reprise Assan Séibou en faisant remarquer la contribution déterminante de l’Afrique à la Francophonie. «Les fondateurs de l’ l’Apf, de la Francophonie, ce sont beaucoup plus les Africains que les Francais eux-mêmes» a-t-il insisté. La délégation béninoise a ainsi réaffirmé sa détermination à défendre l’harmonie, la cohésion et l’accompagnement mutuel entre tous les pays membres, pour bâtir une Francophonie parlementaire plus forte, solidaire et résiliente face au terrorisme et aux défis de la jeunesse africaine.
C.Z










