Ce lundi 21 juillet 2025, la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a rejeté la demande de remise en liberté provisoire de l’ancien directeur de la police nationale, Louis Philippe Houndégnon dans le cadre de son procès en appel. L’audience, marquée par des échanges tendus, a vu le prévenu contester les décisions initiales rendues contre lui.
À l’ouverture de l’audience, le juge a écouté les arguments des de Houndégnon et d’un autre prévenu, Camille Coffi Amoussou. Ce dernier a affirmé avoir fait appel, estimant n’avoir aucun lien avec le dossier qui lui est reproché. De son côté, Louis Philippe Houndégnon a dénoncé une procédure irrégulière, arguant que le premier juge, initialement saisi, ne devrait pas se déclarer incompétent. Leur avocat, Me Fidèle Abouta, a plaidé en leur faveur, soulignant l’état de santé dégradant de Camille Amoussou, détenu à la prison civile de Missérété, et réclamant une libération provisoire.
Après une brève suspension, les juges ont tranché : la demande a été rejetée. Selon le média Libre Express, le dossier a été renvoyé à octobre 2025 pour un examen au fond. Cette décision maintient les deux hommes en détention, alimentant les spéculations sur les enjeux de cette affaire.
Le 13 novembre 2024, Louis Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale du Bénin, a été arrêté à son domicile à Abomey-Calavi, près de Cotonou. L’opération, menée par les forces de l’ordre, a suivi un bouclage de sa rue et une perquisition de sa maison, où des équipements militaires (cartouches, gilet pare-balles, tenues) ont été saisis. Camille Amoussou, présenté comme son neveu et proche collaborateur, a été interpellé simultanément.
Les deux hommes sont poursuivis pour « incitation à la rébellion » et « harcèlement par voie électronique », en lien avec les sorties médiatiques de Houndégnon critiquant la gouvernance de Patrice Talon et révélant des propositions de coup d’État. La défense a contesté la régularité de la procédure, dénonçant des irrégularités lors de l’arrestation et des conditions de détention jugées arbitraires. Le procès, initialement prévu le 16 décembre 2024, a été reporté au 27 janvier 2025, puis renvoyé en instruction le 19 mai 2025, la CRIET s’étant déclarée incompétente pour des faits de nature criminelle.
M.D











