À quelques jours des festivités marquant les 65 ans d’indépendance du Bénin, le Cadre de concertation des Forces politiques de l’opposition (CFPO) s’est adressé au président de la République. Au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi au siège du parti Les Démocrates à Cotonou, les leaders de l’opposition ont exhorté Patrice Talon à poser des actes forts en faveur de l’unité nationale et de la réconciliation.

Prenant la parole au nom du CFPO, Antoine Guédou Vissétogbé a exprimé une vive inquiétude quant au climat socio-politique qui prévaut à l’approche de l’année électorale 2026. Selon lui, la situation actuelle est marquée par « une opacité persistante dans la gestion du pays, une montée de la peur et un verrouillage du débat démocratique ». Pour le CFPO, les célébrations de l’indépendance devraient être un moment de communion nationale. « Ce 65e anniversaire doit être une occasion de rassemblement, de fraternité et de paix », a déclaré M. Vissétogbé. Mais pour que cela soit possible, ajoute-t-il, « le chef de l’État doit poser des actes concrets », notamment la libération des détenus politiques, le retour des exilés, l’ouverture d’un dialogue politique inclusif et, si possible, la tenue d’assises nationales. L’opposition estime que ces gestes sont essentiels pour redonner confiance aux citoyens et apaiser les tensions. « Il ne peut y avoir de célébration authentique si une partie des fils et filles du pays est exclue ou muselée », a insisté le porte-parole.
Alors que les préparatifs battent leur plein dans les différentes communes, le CFPO affirme n’avoir reçu aucune invitation officielle à prendre part aux festivités. Une absence qu’il juge préoccupante et révélatrice d’un climat de fermeture politique. Par le passé, l’opposition a été invitée aux festivités à Cotonou. Elle y a répondu des fois et a brillé par son absence à des moments donnés. On est en droit de se demander pourquoi cette réclamation urbi et orbi.
Des sujets qui fâchent
La conférence de presse a également été l’occasion pour le CFPO de dénoncer plusieurs dérives qu’il impute au régime en place. Antoine Guédou Vissétogbé a notamment évoqué des cas de détournements de ressources publiques, des restrictions des libertés individuelles, des enlèvements au-delà des frontières, et « une volonté manifeste d’empêcher l’opposition de rendre compte à ses électeurs ». Ces déclarations, lourdes d’accusations, pourraient susciter dans les prochains jours une réaction officielle du gouvernement.
Parfait FOLLY











