C’est désormais officiel ! Les États-Unis, sous l’impulsion du président Donald Trump, quitteront à nouveau l’UNESCO à la fin de l’année 2026. Une décision qui suscite de vifs regrets au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, tant elle va à contre-courant des principes fondateurs du multilatéralisme et des efforts communs pour la paix et la coopération internationale.
Ce retrait volontaire, déjà annoncé une première fois en 2017 lors du précédent mandat de Donald Trump, aura des conséquences directes sur les partenariats en cours avec les institutions américaines. Nombre d’acteurs – universités, villes candidates au patrimoine mondial ou encore centres de recherche – pourraient être les premiers à en souffrir. « Cette décision est contraire aux principes fondamentaux du multilatéralisme, ce dont nos nombreux partenaires aux États-Unis – sites candidats à une inscription au Patrimoine mondial, au statut de ville créative, chaires universitaires – pourraient être les premiers à pâtir », a déploré la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
L’UNESCO, consciente de cette possibilité, s’est cependant préparée de manière stratégique, a indiqué la Directrice dans une déclaration le 22 juillet. Depuis 2018, des réformes structurelles profondes ont été mises en œuvre, permettant une diversification des sources de financement et une meilleure résilience budgétaire. Alors qu’en 2011, la contribution des États-Unis représentait jusqu’à 22 % du budget de l’Organisation, elle n’en constitue aujourd’hui que 8 %, grâce à l’effort soutenu de nombreux États membres et donateurs privés, peut-on lire dans la déclaration de Audrey Azoulay. Les contributions volontaires ont même doublé depuis 2018, ce qui permet à l’Organisation de maintenir ses missions essentielles sans envisager de suppressions de postes, malgré les contraintes budgétaires attendues.
Un mandat central, reconnu à l’échelle mondiale
Malgré les critiques récurrentes de l’administration américaine, l’UNESCO a renforcé sa pertinence internationale au cours des dernières années. Elle a mené plusieurs initiatives majeures telles que : la réhabilitation de la vieille ville de Mossoul en Irak (dès 2018), un chantier emblématique de reconstruction post-conflit, l’adoption du premier instrument normatif mondial sur l’éthique de l’intelligence artificielle, le développement de programmes pour la culture et l’éducation en situation de crise, notamment en Ukraine, au Liban ou au Yémen et l’intensification des actions en faveur de l’éducation des filles, de la biodiversité et de la préservation du patrimoine naturel.
En matière de mémoire historique et de lutte contre l’antisémitisme, l’UNESCO est également en première ligne. Elle est l’unique agence du système onusien en charge de l’enseignement de la Shoah, et a accompagné 85 pays dans la formation des enseignants et la mise en place de programmes contre le négationnisme. Son action est unanimement saluée par des institutions américaines de référence telles que le Musée mémorial de l’Holocauste de Washington, le Congrès juif mondial ou l’American Jewish Committee (AJC).
Malgré le retrait annoncé, l’UNESCO affirme qu’elle poursuivra le dialogue avec les institutions américaines, tant publiques que privées. Les partenariats universitaires, culturels et scientifiques seront maintenus dans la mesure du possible, et les États-Unis continueront à être considérés comme un membre bienvenu dans la grande famille des nations.
À propos de l’UNESCO
Fondée en 1945, l’UNESCO réunit 194 États membres et agit pour la paix en favorisant la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture, de la communication et de l’information. Son siège est basé à Paris, avec des représentations dans 54 pays. L’organisation coordonne notamment plus de 2 000 sites du patrimoine mondial, un réseau de 13 000 écoles associées et de centaines de chaires universitaires. Elle est dirigée depuis 2017 par Audrey Azoulay.
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