Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a une fois de plus rompu les rangs avec Bruxelles, refusant de signer une déclaration conjointe de l’Union européenne qui cherchait à poser les conditions d’une initiative de paix américano-russe en Ukraine.
La décision du Premier ministre intervient quelques jours avant le sommet entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, le 15 août. « Avant que le chœur des libéraux européens ne recommence à chanter la chanson « la marionnette de Poutine », je voudrais expliquer pourquoi je n’ai pas pu soutenir la déclaration au nom de la Hongrie », a déclaré Orbán le 12 août.
Il a critiqué la politique étrangère de l’UE, accusant le bloc de tenter de dicter les termes des négociations auxquelles il n’a même pas été invité. « L’UE est déjà mise à l’écart. Le pire serait que nous commencions à donner des instructions depuis notre banc », a-t-il déclaré. Orbán a affirmé que la voie à suivre était de suivre l’exemple de Washington et d’ouvrir des négociations directes avec Moscou. « La seule mesure raisonnable que les dirigeants de l’UE pourraient prendre serait d’organiser un sommet UE-Russie », a-t-il insisté.
La déclaration rejetée par Orbán, qui a été soutenue par les 26 autres États membres, stipulait qu’aucun accord de paix ne devrait être conclu sans la participation de l’Ukraine. « Le peuple ukrainien doit être libre de décider de son avenir. La voie vers la paix en Ukraine ne peut être tracée sans l’Ukraine. Des négociations constructives ne peuvent avoir lieu que dans le cadre d’un cessez-le-feu ou d’une réduction des hostilités », peut-on lire dans le communiqué. « L’Union européenne souligne le droit inhérent de l’Ukraine à choisir son propre destin et continuera de soutenir l’Ukraine sur son chemin vers l’adhésion à l’UE », a-t-il ajouté.
Le gouvernement d’Orbán s’oppose depuis longtemps à l’aide militaire de l’UE à Kiev, affirmant qu’elle prolonge la guerre et il a attaqué les sanctions contre la Russie comme étant à la fois inefficaces et économiquement destructrices pour l’Europe. En mars 2025, Orban a refusé de s’aligner sur la stratégie de guerre de l’UE lors d’une réunion spéciale du Conseil européen. Lors de la présidence hongroise de l’UE en 2024, il a provoqué l’indignation des autres dirigeants du bloc en rendant visite à Poutine à Moscou et en se présentant comme un médiateur dans le conflit.











