Kim Keon Hee, épouse de l’ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol, a été arrêtée mardi à Séoul, marquant une nouvelle étape dans la tourmente politique qui secoue la Corée du Sud.
Selon les médias locaux, elle est accusée de corruption, de manipulation boursière et d’ingérence dans la sélection d’un candidat lors d’une élection partielle en 2022. Détenue dans un centre au sud de Séoul, séparé de celui où est incarcéré son mari, Kim est au cœur de l’une des trois enquêtes spéciales lancées par le nouveau gouvernement libéral contre l’administration conservatrice de Yoon.
Le tribunal du district central de Séoul a approuvé le mandat d’arrêt, citant un risque de destruction de preuves. Kim, restée silencieuse face aux journalistes lors de son arrivée au tribunal, doit être interrogée à nouveau jeudi. Les procureurs, dirigés par Min Joong-ki, nommé par le président libéral Lee Jae Myung, enquêtent sur des allégations selon lesquelles Kim et Yoon auraient influencé le Parti du pouvoir populaire pour favoriser un candidat à la demande du courtier électoral Myung Tae-kyun. Par ailleurs, Kim est soupçonnée d’avoir reçu des cadeaux de luxe via une diseuse de bonne aventure liée à l’Église de l’Unification, ainsi que d’être impliquée dans un schéma de manipulation boursière avec une société de concessionnaires BMW.
L’arrestation d’un proche de Kim, accusé d’avoir exploité leur relation pour obtenir des investissements, ajoute à la complexité de l’affaire. Ces scandales ont terni la popularité de Yoon, dont la tentative de coup de force le 3 décembre 2024 a aggravé la crise politique. Certains opposants estiment que ses actions visaient à détourner l’attention des accusations contre sa femme.
Malgré ses excuses publiques, où elle s’est décrite comme « quelqu’un d’insignifiant », Kim nie les allégations. Alors que les enquêtes se poursuivent, cette affaire révèle les profondes divisions politiques en Corée du Sud, entre conservateurs et libéraux, dans un contexte de méfiance croissante envers les institutions.











