Un bateau transportant près de 100 migrants a chaviré mercredi au large de l’île italienne de Lampedusa, tuant au moins 20 personnes et faisant de nombreux disparus, a indiqué l’agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Une soixantaine de survivants ont été transférés dans un centre à Lampedusa, a indiqué un porte-parole du HCR en Italie. Selon les témoignages des survivants du naufrage, il y avait entre 92 et 97 migrants à bord lorsque le bateau a quitté la Libye. Les autorités ont retrouvé 20 corps et recherchent entre 12 et 17 autres survivants, a indiqué le HCR. Le porte-parole, Filippo Ungaro, a exprimé sa « profonde angoisse » face à cet incident. Selon l’agence des Nations Unies, 675 migrants sont morts en effectuant la périlleuse traversée de la Méditerranée centrale depuis le début de l’année, sans compter le dernier naufrage.
Depuis 2014, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la route de la Méditerranée centrale est devenue la plus dangereuse au monde, avec plus de 25 260 personnes décédées ou portées disparues, dont beaucoup ont disparu en mer. Le 3 octobre 2013, un bateau parti de Libye a chaviré à quelques milles de Lampedusa, l’un des pires naufrages de l’histoire de la Méditerranée. Au moins 368 personnes ont péri. L’indignation a été telle que l’Italie a depuis instauré une journée annuelle de commémoration des victimes de ce naufrage et d’autres naufrages mortels survenus cette année-là.
Ces dernières années, l’UE a mis en place des contrôles d’immigration plus stricts, tandis que le gouvernement italien a introduit des lois visant à réduire le nombre de traversées maritimes. En juillet, le commissaire européen chargé des migrations a déclaré que l’Europe adopterait une approche « ferme » envers les autorités libyennes suite à une augmentation de la migration irrégulière à travers la Méditerranée. Séparément, les dirigeants de la Turquie, de l’Italie et de la Libye ont discuté de la route migratoire méditerranéenne lors d’une réunion à Istanbul au début du mois.
