Le principal groupe rebelle de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le M23, a annoncé son retrait des pourparlers de paix avec le gouvernement congolais, prévus pour reprendre lundi au Qatar.
Cette décision fait suite à l’échec de l’application d’un cessez-le-feu signé le mois dernier, censé ouvrir la voie à un accord de paix permanent. Le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a accusé le gouvernement de Kinshasa de ne pas respecter les termes de l’accord, affirmant que les forces armées congolaises (FARDC) continuent d’attaquer leurs positions. En réponse, l’armée congolaise rejette ces allégations, accusant à son tour le M23 de mener des attaques quasi quotidiennes dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Les combats, qui se sont intensifiés depuis janvier, ont permis au M23 de prendre le contrôle de vastes territoires, y compris la capitale régionale, Goma, dans une région riche en minerais stratégiques. Ce conflit a déjà causé des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de civils, selon l’ONU. L’accord de cessez-le-feu, négocié sous l’égide du Qatar, s’inscrivait dans un cadre plus large impliquant un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, facilité par les États-Unis en juin. Ce dernier, salué par le président Donald Trump comme un « triomphe », vise notamment à sécuriser l’accès des États-Unis aux ressources minérales de la RDC.
Cependant, les accusations mutuelles de violations du cessez-le-feu et le retrait du M23 des négociations menacent de faire dérailler ces efforts. La RDC, l’ONU et plusieurs puissances occidentales accusent le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément. Ce nouvel échec s’ajoute à une longue liste d’accords de paix avortés, plongeant davantage la région dans l’incertitude et aggravant la crise humanitaire.











