En août 2025, Kaiwa Technology, une entreprise basée à Guangzhou, a dévoilé un projet audacieux lors de la Conférence mondiale sur les robots à Pékin : un robot humanoïde équipé d’un utérus artificiel capable de porter un fœtus et de donner naissance.
Dirigée par le Dr Zhang Qifeng, la société ambitionne de commercialiser ce robot dès 2026, à un prix inférieur à 100 000 yuans (environ 13 900 $). Ce système, utilisant un liquide amniotique artificiel et un apport de nutriments, vise à offrir une alternative pour les couples infertiles ou ceux souhaitant éviter une grossesse biologique, dans un pays où l’infertilité touche 18 % des couples.
Cependant, ce projet soulève de nombreuses questions. Scientifiquement, reproduire une gestation humaine complète reste un défi colossal. Si des expériences, comme celle du « biobag » en 2017 à Philadelphie, ont montré des progrès avec des fœtus animaux, les interactions complexes entre mère et fœtus humain sont encore mal comprises. De plus, des doutes subsistent sur la maturité de la technologie de Kaiwa, certains rapports notant l’absence de confirmation officielle de leur présence à la conférence.
Éthiquement, le projet divise. Sur Weibo et Douyin, les réactions oscillent entre enthousiasme pour une solution à l’infertilité et inquiétudes sur les implications morales, notamment le lien mère-enfant et la provenance des gamètes. La législation chinoise, limitant le développement embryonnaire artificiel à 14 jours, ajoute une complexité légale. Kaiwa affirme collaborer avec les autorités du Guangdong, mais les détails restent flous.
Ce projet, s’il aboutit, pourrait révolutionner la procréation. Toutefois, sans prototype fonctionnel ni cadre éthique clair, il reste entouré de scepticisme. Une chose est sûre : il alimente un débat mondial sur l’avenir de la reproduction humaine.
MD