Le procès des prévenus dans l’affaire Dangnivo, Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou, va reprendre le 26 août 2025, au tribunal de première instance de Cotonou. Les deux hommes sont accusés de l’enlèvement et de l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère des Finances et militant du Parti social-démocrate, disparu le 17 août 2010.
Le dossier Dangnivo, marqué par des années de zones d’ombre, relance les espoirs de vérité pour la famille et l’opinion publique béninoise. L’affaire débute avec la disparition de Dangnivo, suivie de la découverte d’un corps à Womey en septembre 2010, rejeté par la famille comme un « montage d’État ». L’opposition et les syndicats accusent alors le gouvernement d’avoir éliminé Dangnivo pour ses révélations présumées de scandales financiers. Alofa et Amoussou, arrêtés peu après, avouent initialement leur implication en 2011, mais se rétractent en 2018, dénonçant des aveux extorqués sous promesse d’argent.
Le parcours judiciaire est chaotique : Alofa s’évade en 2015 avant d’être repris à Lomé, et le procès, relancé en 2018, subit de multiples reports. En 2020, la Cour constitutionnelle juge la détention prolongée des accusés contraire au droit à un procès équitable, mais l’affaire stagne jusqu’en mars 2025. Lors de l’audience du 25 avril 2025, la huitième audience depuis mars 2025, des témoignages clés ravivent les débats, malgré l’absence de certains témoins.
Ce 26 août, la neuvième est très attendue. La famille exige des réponses. Ce procès, dans un contexte de réformes judiciaires, pourrait-il enfin lever le voile sur ce feuilleton politico-judiciaire ? Les Béninois espèrent une justice équitable, mais redoutent une nouvelle impasse.
M.Dossou