La désignation du candidat de la mouvance présidentielle continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive au sein de la classe politique et de la société. Bertin Coovi, observateur attentif de la vie politique nationale, dans un entretien accordé au Groupe de presse Prime News Monde, a fait son analyse du choix de la majorité présidentielle.

Prime News Monde : Bonjour Bertin Coovi. Le choix du candidat de la mouvance présidentielle reflète-t-il selon vous une continuité ou une rupture avec la gouvernance actuelle ?
Bertin Coovi : Merci monsieur le journaliste. D’abord, j’ai été tout simplement heureux que cela soit lui puisque moi je n’étais plus candidat et quand je regarde dans le pays, n’étant pas candidat, je ne trouve pas mieux qui puisse conduire la dynamique « Talon continue », que Romuald Wadagni. Ce n’était ni une surprise, ni une confirmation mais je suis très heureux que le choix ait été porté sur lui. Ce n’est ni une continuité ni une rupture, mais ce sont des chenilles qui vont se transformer en papillon. C’est à dire, ayant été dans le système, c’est par lui que prenait les décisions. Il a pour rôle la levée et la mobilisation des ressources. Les ayant mobilisé, il a vu ce qu’on en a fait, je crois que de son fort-intérieur il sait ce qu’il faut corriger même si de sa position actuelle il n’a pas pu les corriger parce qu’il n’en a pas l’autorité. Quand il aura l’autorité désormais de décider, il va faire autant que ce qui se fait maintenant et il va faire mieux.
Romuald Wadagni a-t-il l’étoffe d’un rassembleur légitime avec le leadership nécessaire capable de porter toute la mouvance ?
Cela va de soi. D’abord son âge est son avantage et le fait qu’il ne soit ni du Bloc républicain ni de l’Union progressiste le renouveau aussi est un avantage. Il est ami même au fils de Yayi et d’autres ailleurs. Donc c’est quelqu’un qui regroupe autour de lui au-delà du système partisan. Et, étant jeune, vous ne verrez nulle part où réellement il a été mêlé à un combat politique. C’est ça qui joue en sa faveur. Neuf 09 ans, mais ça vous apprend forcément à devenir un homme politique. Il a vu faire, il a vu les erreurs même du président Patrice Talon, il a vu ses insuffisances…
Si vous avez un conseil à donner au nouveau candidat, lequel serait-il ?
Vous savez, le pouvoir ça vous rend bête ou ça vous rend intelligent. Il était déjà intelligent, ça va lui apprendre encore à être intelligent et il va apprendre à nos côtés. C’est vrai, s’il reste seulement technocrate, on aura des problèmes. Il faudrait qu’il oublie qu’il a été ministre des finances et qu’il devienne l’homme de tout le monde. Qu’il sache manager la chèvre et le chaud. Ce choix, je suis sûr qu’il va plutôt réduire les tensions politiques artificielles que nous avons parce que Romuald Wadagni est un homme très poli contrairement à ceux qui disent : il est effacé, il est égoïste etc…. Maintenant qu’il a l’obligation d’être l’homme de tout le monde, j’espère qu’il aura la sagesse de s’ouvrir à tout monde. Aller vers l’opposition et comme vers la mouvance. Il n’appartient ni à l’Up-r, ni au Br. Il appartient au peuple et à la dynamique Talon continue que j’ai l’insigne honneur de diriger. Nous allons faire parfois le sale boulot à sa place et lui, il a le devoir de garder les mains propres. Il aurait pu avoir de défis si moi Coovi j’étais contre lui. Tant que je le soutien, je me battrai bec et ongles, même avec les dents pour qu’il soit élu. Donc il suffit seulement que nous travaillions ensemble et qu’il continue de me convaincre qu’il va faire la dynamique « Talon continue » parce que c’est pour ça que je le soutiens.
Propos recueillis par Prime News Monde
Transcription: Judicaël Davo