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Cérémonie de propitiation : Un rituel  d’exorcisme  et d’apaisement des âmes.

La purification est un acte spirituel qui consiste à conjurer les maladies et les mauvais sorts ou à évacuer les déchets qui constituent un handicap. Pour prévenir ou lorsque qu’un village,  une communauté est frappé par une épidémie insidieuse ou  en proie à de mauvais évènements, une cérémonie de propitiation est organisée à cet effet. Chaque cinq ans, la région d’Agonlin (Covè, Zagnanado, Ouinhi) sacrifie à cette tradition communément appelée ‘’Tokplôkplô’’ et  »Azongnigni » en langue locale fon en vue de prémunir ses habitants de toutes éventualités.

 Covè, Zagnanado et  Ouinhi sont souvent  exemptées des épidémies et des évènements malheureusement. Cette exemption n’est pas un hasard ou gratuite. Elle est le résultat de la cérémonie propitiatoire dite ‘’Tokplôkplô’’qu’organisent chaque cinq ans le collège des dignitaires de cette région à forte densité Mahi. Compte tenu de son caractère hautement spirituel, elle est souvent officiée par les Sangni-bokonon  (devins). Institué par les aïeux pour maintenir  l’harmonie, maîtriser la situation sanitaire des populations et vivre dans la paix et dans l’abondance. N’ayant pas connu des centres de santé et d’hôpitaux, cette trouvaille était pour eux le moyen le plus efficace de prévenir les maladies endémiques et  celles d’origine occulte. Elle consiste aussi, selon le Vénérable Dah Affossoko, haut dignitaire de culte traditionnel à Zagnanado,  à apaiser les âmes de ceux qui sont morts par noyade ou par incendie et qui continuent de flâner sur la terre.  Bien que des centres de santé et les  hôpitaux soient implantés partout, ce rite a toujours sa raison d’être. Et pour cause. «La médecine moderne ne s’occupe pas de toute sorte de maladie. Elle n’arrive pas à traiter par exemple certaines épidémies et cas sociaux. Dans ce contexte, il faut forcément faire recours aux connaissances traditionnelles» précise  le Vénérable Dah Affossoko.  Depuis lors, cette coutume se perpétue grâce à certains conservateurs de la tradition. «On continue d’entretenir l’héritage que  nos grands-parents  nous a légué puis qu’il a été leur moyen de combat ici-bas. Si on abandonnait et que les colons nous lâchaient  qu’allons-nous faire ? La médecine conventionnelle,  c’est pour les Blancs si après ils partaient avec leurs  connaissances  que ferions-nous ? Qu’allons-nous utiliser ? Si on ne l’entretien pas nos enfants vos en souffrir» ajoute-t-il.

                               Les différentes phases  du rituel

Plusieurs étapes marquent le  rituel de ‘’Tokplôkplô’’ et de ‘’Azongnigni’’ qui s’organise au bout de chaque  cinq ans. Au terme du cycle, détaille Dah Bokodaxo Kouhouéa, Dada Gbahounkponon de Covè, Dada Affossoko de Zagnanado et Founkpè de Ouinhi, tous de hauts dignitaires de vodoun se retrouvent  pour un conclave au cours  duquel ils font le bilan de la saison écoulée et ouvrent la nouvelle  par le choix de la date du prochain rituel propitiatoire. Une fois la date définie au moyen de l’oracle Fâ,  ils informent les membres de  leur cours notamment les initiés qui sont souvent conviés à cette tâche très délicate.  Ainsi, le compte à rebours est lancé pour l’achat et la recherche des  ingrédients y afférents qui sont mis au couvent.  Le  jour de la cérémonie, précise Dah Bokodaxo Kouhouéa, les prêtres du Fâ, sous la coordination de Dada Affossoko, vont dans un premier temps au marché Kpédékpo pour le rituel de Axiwlawla. Ici, ils prennent  un peu de tout ce qui est vendu dans le marché. Ensuite, par des procédés occultes dont seuls les initiés détiennent le secret,  ils apprivoisent les maladies de cet environnement dans un sac de jute. Le lendemain, ils mettent le cap sur le marché Azogotchébou de Covè pour le même exercice. Ce n’est qu’après que les Sangninon se dirigent au palais  du roi pour lui faire le point de cette première phase. A ce niveau le Tolègba se met en transe, porteur du message des ancêtres, il sollicite auprès de Dada Affossoko une permission pour se rendre lui aussi au marché. Pendant qu’il faisait ses trois tours au marché de Covè, une autre équipe s’occupait de la préparation de la décoction fait à base de la trituration des feuilles médicinales (Amakoussoukoussou). A son retour, la procession se met en place. La jarre contenant la tisane de purification se met en place devant. Suivra les Sangniga (les autels portatifs),  les chiottes qui serviront  à neutraliser les maladies puis les dignitaires suivant l’ordre de préséance dans le panthéon vodoun et Dada Affossoko ferme la marche. Sous l’escorte de  la percussion du rythme ‘’Bogan’’, le cortège nocturne s’ébranle vers la source ‘’Wô’’ qui n’est rien d’autre que le fleuve Ouémé. Sur la rive du fleuve, ils  jettent les maladies capturées dans des sacs de jute dans le cours d’eau  qui à son tour les évacue très loin du village. Cette avant dernière étape dure toute la nuit à cause de sa délicatesse et sa complexité. A leur retour au petit, ils vont rendre compte aux ancêtres pour requérir leurs bénédictions et voir si tout le travail effectué est accepté.  Pour boucler la boucle, ceux qui ont participé au rituel se dirigent vers la table sainte pour une communion fraternelle. Les représentants de chaque couvent apportent à  cette table une bassine d’akassa accompagnée de sauce. Et ce sera la fin.

Zéphirin Toasségnitché

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