La commission des lois de l’Assemblée nationale a adopté, à l’unanimité de ses membres, le lundi 03 novembre 2025, la prise en compte de la proposition de loi portant révision de la Constitution du Bénin. Cet accord marque une étape décisive vers l’institutionnalisation d’un Sénat et confirme la volonté du législateur d’adapter la Loi fondamentale aux défis contemporains de gouvernance.
Le processus de révision de la loi fondamentale est actionné. La Commission des lois de l’Assemblée nationale a donné son quitus pour que cette proposition soit débattue en plénière. Ce consensus parlementaire traduit une convergence autour d’un enjeu majeur, celui de renforcer l’efficacité de l’État et consolider le fonctionnement démocratique. Initiée par les présidents des groupes parlementaires de la majorité présidentielle, la réforme ambitionne d’offrir au Bénin un dispositif institutionnel capable de mieux encadrer les grandes orientations nationales et de répondre aux exigences de stabilité politique, de représentativité et de concertation au sommet. La principale innovation de ce projet demeure la création d’un Sénat, seconde chambre chargée d’assurer une relecture des lois, de veiller à l’équilibre des pouvoirs et de garantir une gouvernance plus inclusive. Le futur Sénat, tel que pensé par les promoteurs du texte, serait un organe d’amortissement institutionnel et de veille stratégique, investi de missions liées à la préservation de l’unité nationale, à la protection des libertés publiques et au renforcement de la bonne gouvernance. Mais la route vers la réforme n’est pas achevée. Le texte devra désormais franchir l’épreuve de la plénière, où les députés procéderont à l’examen au fond et, le cas échéant, à des ajustements. Débats techniques, modalités de désignation des sénateurs, délimitation des compétences et articulation avec l’Assemblée nationale constitueront le menu des discussions. L’enjeu sera de garantir un bicamérisme efficace, sans redondances ni risques de blocage institutionnel. Au-delà du Sénat, la réforme comporte également des avancées symboliques et normatives, dont l’introduction d’un nouvel article 5-1 visant à encadrer davantage les pratiques politiques liées à l’élection présidentielle. Une avancée qui s’inscrit dans une dynamique de moralisation de la vie publique et de consolidation des acquis démocratiques, à l’heure où les exigences de transparence, de stabilité et de responsabilité s’imposent comme des piliers de la gouvernance nationale.
Laure Lèkossa











