La lutte béninoise sort progressivement des sentiers battus et affirme son identité sur la scène sportive nationale. Longtemps confinée aux joutes traditionnelles, elle s’organise désormais avec une fédération dynamique, des compétitions régulières et une présence féminine de plus en plus remarquable. Entre passion, engagement et quête de professionnalisation, la discipline écrit une nouvelle page de son histoire.
La ville de Djougou a accueilli le weekend dernier le championnat national de lutte. Cette discipline sportive gagne du terrain se structure et attire de plus en plus de talents, notamment les femmes. Ce qui faire à Yves Azifan, président de la fédération béninoise de lutte que cette discipline sportive de porte de mieux en mieux au Bénin bien qu’elle soit à la croisée des chemin. Mieux que par le passé, elle structurée, disposant une fédération avec une direction technique et un comité exécutif ayant à leur tête des gens engagés prêts à faire le job. Les résultats engrangés cette année 2025 le montre à suffisance et réconforte le comité exécutif dans son objectif, celui de porter aussi la lutte au sommet de toutes les autres disciplines. Par rapport au championnat national de lutte africaine, le président de la fédération pense qu’il est l’aboutissement de tout le travail d’encadrement et d’organisation mené durant plusieurs mois. « Qu’on le veuille ou non, ce championnat met en lumière le progrès réalisé par les clubs, les ligues et les différentes associations » a reconnu Yves Azifan. Son objectif est d’évaluer l’efficacité de la politique mise en place par le comité exécutif et de sélectionner les meilleurs pour renforcer l’équipe nationale. «A l’issue de ce championnat, seuls les meilleurs lutteurs retenus pourront intégrer facilement la sélection nationale en vue du tournoi régional que le Bénin abrite du 23 au 30 novembre prochain » a-t-il précisé. Sur la place de l’indépendance ce weekend, 48 athlètes provenant des quatre ligues régionales ont pris part à cette compétition dans la cité des Kpétoni, une ville historiquement connue pour son intérêt à la lutte traditionnelle. «Djougou a été choisie parce qu’elle était jadis le bastion historique de la lutte au Bénin. A cause des habitants de cette ville qui adorent la pratique de ce sport » fait savoir le président de la fédération nationale de lutte au Bénin. Sous l’impulsion de l’équipe dirigeante en place, La lutte féminine occupe désormais une place de choix dans le championnat national. « La lutte féminine, avouons-le, a connu une évolution notable ces dernières années au Bénin grâce à la volonté du comité exécutif qui a décidé d’impliquer davantage les femmes dans la pratique de ce sport. La preuve, la seule médaille d’or de cette année 2025 a été décrochée par une femme qui répond au nom de Borénou Rosine de Ewlizo lutte club d’Abomey-Calavi» s’est-il réjoui. Pour en arriver là, il a fallu mettre en place des stratégies afin d’encourager les jeunes filles à rejoindre davantage la discipline. « Les stratégies et actions menées pour avoir beaucoup de femmes. Nous faisons l’effort de mettre en place une bonne organisation, on organise des compétitions de lutte féminine, des formations des femmes au métier d’encadrement de lutte. En 2024, grâce au projet ‘’Vivre ensemble par le sport’’ de l’ambassade de France nous avons réussi à former une trentaine de femmes »
Perspectives
En termes de perspective, la fédération béninoise de lutte envisage à court terme, la formation des entraîneurs, des arbitres et des buteurs. A long terme, elle a comme défi à relever, la qualification aux jeux olympiques de la jeunesse, c’est-à-dire les jeunes pépites détectées grâce au projet ‘’Vivre ensemble par le sport’’ de l’ambassade de France. « Faire qualifier notre athlète Adji Bayamine médaillée de bronze lors du dernier championnat d’Afrique de lutte olympique qui vient de bénéficier d’une bourse de préparation et de qualification » a-t-il ajouté. Elle pense également diversifier les sources de financement, renforcer la formation à la base notamment dans les écoles, rechercher des potentiels partenaires stratégiques capable d’aider la fédération, continuer formation des cadres techniques et intensifier la préparation des équipes nationales. Autant de projets pour faire rayonner la lutte au-delà des frontières nationales.
Zéphirin TOASSEGNITCHE











