L’utilisation de l’uniforme tronqué de Bohicon par les conducteurs de taxi-moto, communément appelés ‘’Zémidjan’’ de Za-Kpota envenime la cohabitation pacifique des acteurs du transport de proximité des deux Communes. Les conducteurs de taxi-moto de Bohicon appellent les autorités à rétablir chacun dans ces droits afin d’éviter le pire.
L’entente pacifique qui animait les conducteurs de taxi-moto de Bohicon et ceux de Za-Kpota s’érode peu à peu. Et pour cause. En effet, la crise de mésentente qui couve s’est installée depuis que les conducteurs de taxi-moto de Za-Kpota ont fait le choix d’un nouvel uniforme qui s’apparente à tout point de vue à celui que leurs collègues de Bohicon utilisent depuis des lustres. La même couleur violette est maintenue à la seule différence qu’une bande de couleur violet-claire traverse le nouvel uniforme de Za-Kpota au dos dans le sens de la colonne vertébrale. Ce choix, non seulement n’est pas du goût des Zémidjan de Bohicon qui crient à la falsification de leur uniforme mais, crée aussi une terrible confusion dans la tête des clients. «Entre nos collègues de Za-Kpota, c’est l’uniforme qui nous divise. Sinon, il n’y rien.» précise Thomas Hounsou, conducteur de taxi-moto à Bohicon. Pour Emmanuel Tchéhoundjè, président du collectif des Zémidjan de Bohicon, nombreuses plaintes sont enregistrées à leur sièges venant des clients qui confondent les Zémidjan de Bohicon à ceux de Za-Kpota si bien que, si un conducteur de taxi-moto de Za-Kpota crée un désordre quelque part, on met la faute sous le cou de ceux de Bohicon puisqu’ils n’arrivent plus à distinguer les uniformes. «La fois dernière, un Zém de Za-Kpota s’est mal comporté à Dan vis-à-vis de son client. Ne maitrisant plus les uniformes, le client est venu porter plainte chez nous et c’est après nos enquêtes que nous avons su qu’il s’agit d’un conducteur de taxi-moto de Za-Kpota.», raconte-t-il. Pour préserver leur image et éviter qu’on continue de jeter de l’opprobre sur la corporation, les Zémidjan de Bohicon réclament la propriété de leur uniforme. «Moi, je suis dans le métier depuis près de 15 ans, Bohicon n’a jamais changé d’uniforme. Que Za-Kpota retourne à son ancien uniforme » recommande Paulin Vissoukpo, conducteur de taxi-moto à Bohicon. «Nous voulons que Za-Kpota nous laisse notre uniforme » insiste un autre. Telle est aussi la résolution du président du collectif des Zémidjan de Bohicon qui a mené en vain des démarches dans ce sens. «Nous avons saisi les autorités et même le préfet en vue de se faire entendre. Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore eu leur retour» confie Emmanuel Tchéhoundjè. Cependant, il ne démord pas. Il appelle les siens à la mobilisation et à la vigilance jusqu’au rétablissent de leurs droits. De même, il invite le maire de Bohicon, le maire de Za-Kpota et le préfet du Zou à prendre à bras le corps cette situation afin qu’elle ne se cristallise. «Si rien n’est fait, elle pourrait nous conduire dans un décor que nous ne souhaitons pas. Alors j’en appelle à la responsabilité de nos autorités » souligne le président du collectif des Zémidjan de Bohicon.
Droit taxi, la seconde paire de manche
Les frais de droit taxi constitue le second sujet à polémique. Selon nos investigations, les Zémidjan de Bohicon vont s’inscrire dans le registre de la Mairie de Za-Kpota sous prétexte que les frais de droit taxi fixés par cette Mairie sont moins élevés qu’à Bohicon. Ainsi, pour tromper la vigilance des contrôleurs, ils prennent le nouvel uniforme qui prête à confusion et viennent s’exercer à Bohicon. Des attitudes à combattre dans la mesure où chaque conducteur de taxi-moto doit exercer dans la Commune où il s’est fait enregistrer. Pour les conducteurs de taxi-moto de Za-Kpota, leurs collègues de Bohicon sont dans exagération. «On ne peut pas demander un Zémidjan d’officier uniquement dans sa Commune alors que nous sommes tous des citoyens d’un même pays.» fustige Alain Sonon. «Cette proposition ne peut jamais aboutir» martèle Romain Adanminakou. Ils exhortent donc ceux de Bohicon à mettre de l’eau dans leur vin tout en sachant que le brassage culturel est le ciment qui les uni.
Zéphirin TOASSEGNITCHE










