La Commission budgétaire de l’Assemblée nationale a eu droit, le jeudi 20 novembre 2025, à la présentation détaillée du projet de loi gestion 2026. Cette séance qui fait suite aux audiences publiques et au passage des ministres et des présidents d’institutions devant ladite commission, a connu la présence des cadres du Ministère de l’économie et des finances en charge de la coopération (Mef) avec à leur avec à leur tête Hermann Orou Takou, Directeur de cabinet du ministre Romuald Wadagni.
Le projet de loi des finances gestion 2026 s’équilibre en ressources et en charges pour un montant total de 3 783,984 milliards de F Cfa contre 3 551,005 milliards de F Cfa en 2025, correspondant à 6,6 % d’accroissement. Composé du budget de l’État et des opérations de trésorerie, il ressort en hausse de 232,979 milliards de FCFA. Le déficit budgétaire prévisionnel en 2026 ressortirait à 2,7 % du Produit intérieur brute (PIB) contre 2,9 % attendu à fin décembre 2025. De ces travaux à huis clos, qui ont duré plus de deux heures de temps, il ressort, de sources dignes de foi, que ce budget est conçu dans un contexte marqué à l’international par des tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine et le conflit au Moyen-Orient, plus précisément l’escalade des tarifs douaniers américains. Au niveau régional, il y a le défi sécuritaire dans les États du Sahel, les fluctuations du Naira et l’amélioration de la croissance, qui serait soutenue par la hausse attendue de la demande intérieure, du fait de l’amélioration continue dans certains secteurs d’activités (transport, tourisme, hôtellerie, Btp, etc.).
Les grandes orientations pour 2026
En 2026, il sera question d’une politique budgétaire au service de la consolidation des leviers de la croissance économique et du social ; d’une politique budgétaire qui place le Bénin comme modèle de bonne gouvernance budgétaire dans la sous-région et dans le monde ; et enfin d’une dynamique de gestion proactive de la dette publique. Ainsi, pour 2026, il y aura une amélioration continue des recettes des régies, portée par les effets attendus des réformes. Spécifiquement pour les recettes fiscales : une augmentation de 0,5 point de pourcentage pour le taux de contribution fiscale par rapport à 2025 ; la reconduction des mesures incitatives pour le développement du secteur économique stratégique et la protection du pouvoir d’achat des ménages ; la poursuite des réformes de simplification des procédures et de la digitalisation ; la poursuite de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale ; la maîtrise de l’assiette d’imposition des transactions électroniques (e-commerce) ; aucune augmentation des taux des impositions existantes ; l’évolution moins rapide que les recettes dans la perspective de la consolidation budgétaire ; la reconduction et le renforcement de l’ensemble des programmes sociaux dont l’objectif est de relever économiquement les ménages à faible revenu (microcrédits avec, en projection, la phase II, Programme alimentaire scolaire, Gbéssoké, Assurance maladie obligatoire, Programme de supplémentation des 1000 premiers jours, Exonération fiscale pour les produits de grande consommation, diverses mesures de gratuité) ; l’optimisation des charges de fonctionnement général de l’administration ; l’augmentation considérable des dépenses d’investissement (+19,9 % par rapport aux prévisions de 2025) en lien avec l’accélération et l’achèvement des projets en cours de réalisation.
Quelques mesures excitantes
En 2026, il est prévu la dispense de pénalité de retard accordée aux contribuables débiteurs de la taxe foncière unique qui payent l’intégralité de leur dette ; la dispense de pénalité de retard accordée aux contribuables non connus de l’administration fiscale qui souscrivent spontanément, pour la première fois, leurs déclarations en régularisation des affaires réalisées au titre des exercices antérieurs ; l’exonération des véhicules neufs importés, fabriqués ou vendus en République du Bénin ; l’exonération sur les aéronefs, aérostats et leurs pièces de rechange importés en République du Bénin ; l’exonération sur les récipients pour gaz comprimés ou liquéfiés ; la réduction du taux de la Taxe de Statistique (T. STAT) lors de la réexportation des produits pétroliers et le transit des matières premières de 5 % à 1 % de la valeur en douane des produits ; l’exonération sur les équipements neufs importés par les Petites et Moyennes Entreprises ne bénéficiant pas d’un régime fiscal dérogatoire ; l’exonération sur les équipements et matériaux neufs ainsi que les matériaux locaux destinés à la construction ou à la rénovation des stations-services, des stations-trottoir, des cuves à pétrole et à gasoil ; l’exonération des droits et taxes sur l’exportation d’une partie de soja après la période de campagne.
Carmel GAMBIYI











