En Guinée-Bissau, le pouvoir militaire dirigé par le général Horta N’Tam a formé, le samedi 29 novembre 2025, un gouvernement de transition prévue pour durer un an. Il est composé de 22 ministres.
Après le coup d’Etat perpétré contre le président Umaro Sissoco Embalo, la junte au pouvoir en Guinée-Bissau a rendu publique la composition d’un nouveau gouvernement de transition. L’équipe compte 22 ministres, dont trois officiers issus directement des forces armées, un général de brigade, un général de division et un officier de marine. Tandis que les autres portefeuilles reviennent à des personnalités civiles. Cinq femmes font également leur entrée au gouvernement, auxquelles s’ajoutent cinq secrétaires d’État. Ce sont des nominations qui interviennent au lendemain de la prise de fonction d’Ilidio Té Vieira, récemment nommé Premier ministre. Ancien ministre des finances et proche collaborateur du président déchu, ce dernier est chargé de conduire la transition dans un climat politique encore instable. Selon le décret présidentiel, João Bernardo Vieira est nommé ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et des communautés. Neveu de l’ancien chef d’État, Nino Vieira, assassiné en 2009, il s’impose comme l’un des visages majeurs de cette nouvelle équipe. Juriste de formation, titulaire d’un master en développement international, il avait occupé le poste de secrétaire d’État aux Transports et aux Communications entre 2014 et 2016 et s’était présenté comme candidat indépendant à la présidentielle du 23 novembre. Contrairement à ce que, le commun des guinéens pouvait s’attendre, le pouvoir dirigé par le général Horta N’Tam a également maintenu à des postes clés, plusieurs membres du gouvernement renversé. Carlos Pinto Pereira, ancien ministre des affaires étrangères, prend désormais la tête du ministère de la justice et des droits de l’homme. José Carlos Esteves conserve quant à lui le portefeuille des travaux publics, du logement et de l’aménagement urbain. Fatumata Jau reste secrétaire d’État à la coopération internationale et aux communautés, confirmant la volonté des militaires d’assurer une forme de continuité dans certains secteurs.
Le faux se confirme
La configuration du présent gouvernement ainsi composé semble bien confirmer pour certains observateurs, l’hypothèse de Fernando Dias concernant le putsch orchestré par Umaro Sissoco Embalo lui-même. L’opposant et principal challenger du président déchu s’était notamment montré clair au lendemain du coup d’Etat. « Nous sommes en démocratie. Il y a quelqu’un qui était le président de la République, José Mario Vaz, mais il a perdu, il a accepté, il a transféré le pouvoir à Umaro Sissoco Embalo. C’est cela qu’Embalo doit faire. Ce coup d’État, c’est un faux qu’Umaro Sissoco Embalo a annoncé. Tous les peuples de Guinée-Bissau savent que ce qu’Umaro Sissoco Embalo a dit n’est pas vrai », avait-il déploré.
Pressions internationales et incertitudes politiques
L’installation de ce gouvernement de transition intervient alors que la Cédéao et plusieurs partenaires internationaux maintiennent leur pression sur les autorités, appelant au retour à l’ordre constitutionnel et à la libération des personnalités arrêtées après la tentative de putsch. Le nouveau cabinet devra ainsi gérer simultanément l’urgence sécuritaire et les négociations diplomatiques, dans un climat national particulièrement instable.
La Rédaction











