Le Mali a lancé la construction d’une nouvelle raffinerie d’or soutenue par la Russie, marquant une étape vers l’objectif du pays d’affirmer un plus grand contrôle sur ses ressources naturelles.

L’installation, d’une capacité de 200 tonnes (t) et dont le Mali détient une participation majoritaire, est une coentreprise (JV) avec le groupe russe Yadran et une société d’investissement suisse. La nouvelle raffinerie devrait devenir un centre régional de traitement de l’or, non seulement du Mali mais aussi des pays voisins comme le Burkina Faso.
Malgré le statut de l’Afrique de l’Ouest en tant que producteur majeur d’or, la région manque d’une raffinerie d’or fonctionnelle et certifiée à l’échelle mondiale. Il s’agit d’une lacune de longue date sur le marché, malgré les tentatives précédentes de créer une telle installation, notamment par le Ghana, premier producteur d’or du continent.
Le président du Mali, le colonel Assimi Goita, a souligné le rôle de la raffinerie dans l’amélioration du suivi de la production et des exportations d’or. Il a souligné que, comme de nombreux pays africains, le Mali subit des pertes financières importantes en raison de la contrebande d’or, aggravée par le manque de raffineries certifiées et de programmes de traçabilité.

La construction de la raffinerie s’inscrit dans le cadre de réformes minières plus larges menées par le chef militaire du Mali, qui a pris le pouvoir en 2021. Ces réformes ont notamment inclus un code minier révisé qui s’aligne sur les changements intervenus dans les pays voisins comme la Guinée, le Niger et le Burkina Faso, provoquant un malaise parmi les investisseurs.
Les tensions sont évidentes dans le secteur minier malien, comme en témoigne la récente décision de justice de placer le complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, exploité par la société minière canadienne Barrick, sous le contrôle temporaire de l’État, dans le cadre d’un litige fiscal.
M.D.











