Face à la montée des tensions au Togo, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adressé une lettre d’apaisement aux autorités togolaises ainsi qu’aux différents acteurs sociopolitiques du pays. Ce message intervient après plusieurs jours de manifestations marquées par des affrontements violents et des pertes humaines à Lomé et dans d’autres localités.
Dans son communiqué, l’organisation sous-régionale se dit « préoccupée par la situation » et exhorte toutes les parties à faire preuve de retenue afin d’éviter une aggravation de la crise. La CEDEAO invite instamment les autorités à privilégier le dialogue et à engager un processus inclusif pour apaiser le climat politique et social. « Le recours à la violence ne saurait constituer une solution durable aux différends politiques », souligne le message, qui insiste sur l’importance d’un dialogue franc entre gouvernement, opposition, société civile et autres parties prenantes.
Les manifestations, survenues du 26 au 28 juin, ont été déclenchées par l’adoption récente d’une réforme constitutionnelle controversée. Celle-ci introduit notamment un poste de président du Conseil des ministres, suscitant de vives critiques de la part de l’opposition qui y voit un stratagème de maintien au pouvoir du président Faure Gnassingbé. Malgré l’interdiction de manifester toujours en vigueur depuis 2022, des groupes de jeunes ont bravé les autorités pour exprimer leur mécontentement. La réponse des forces de l’ordre, jugée brutale par plusieurs organisations de défense des droits humains, a entraîné au moins sept morts selon des sources indépendantes, ainsi que de nombreux blessés et interpellations.
La CEDEAO rappelle dans sa déclaration son engagement en faveur de la paix, de la démocratie et de l’État de droit dans la sous-région. Elle se dit disposée à accompagner le Togo dans toute initiative visant à restaurer un climat de confiance entre les citoyens et les institutions.
Parfait FOLLY











