Le gouvernement togolais intensifie sa répression contre le mouvement citoyen M66, né dans la diaspora et porté par des blogueurs et activistes dénonçant la crise économique et la dérive autoritaire du régime.
Ce mercredi, à Lomé, le ministre de la Sécurité, Calixte Madjoulba, a annoncé l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs membres du mouvement, accusés d’inciter à la désobéissance civile. Parmi les cibles figure le journaliste d’investigation exilé Ferdinand Ayité, qui a qualifié ces poursuites de diversion, soulignant que les fonds mobilisés pourraient être mieux investis dans des écoles ou des hôpitaux.
Le M66, qui s’est fait connaître après les manifestations du 6 juin 2025 déclenchées par l’arrestation du rappeur contestataire Aamron, critique vivement la nouvelle Constitution de mai 2024, adoptée sans référendum. Cette réforme, instaurant un régime parlementaire, est perçue comme une stratégie pour prolonger le pouvoir de Faure Gnassingbé, désormais président du conseil des ministres.
Face à cette traque, le mouvement reste déterminé, mais l’escalade répressive ravive les inquiétudes sur les libertés d’expression dans un pays dirigé par la famille Gnassingbé depuis plus d’un demi-siècle.











