Au Bénin, les investissements massifs consentis pour la rénovation du stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou continuent de faire débat. L’un des derniers à réagir est l’ancien ministre des Sports, Ganiou Soglo. Invité le dimanche 20 juillet 2025 sur l’émission Grand Format, l’ex-membre du gouvernement Yayi est revenu sur ce dossier brûlant.
Rappelant son passage à la tête du ministère jusqu’en 2008, le fils de l’ex-président Nicéphore Soglo a comparé les coûts engagés à l’époque à ceux évoqués récemment. « Lorsque j’étais en fonction, nous avions procédé à une rénovation du stade avec un budget de 200 millions de FCFA. Ce montant avait permis d’obtenir la validation de la CAF et d’abriter des matchs de la CAN. Aujourd’hui, on parle de plusieurs milliards investis, mais nos équipes nationales vont jouer… en Côte d’Ivoire ! », s’est-il étonné avec amertume. Sur les ondes de Bip Radio, Ganiou Soglo a élargi sa critique à l’ensemble de la politique sportive menée ces dernières années. Il estime que celle-ci est en échec, en dépit des ressources injectées. Selon lui, quatre axes étaient essentiels durant son mandat : introduire le sport à l’école, former les encadreurs, garantir un financement durable du sport, et développer des infrastructures adaptées.
Parmi ces piliers, l’ancien ministre se félicite uniquement des avancées récentes sur la question du financement. Il rappelle qu’une loi a finalement été adoptée sous l’actuel régime après de nombreuses discussions. « J’en suis heureux, car c’est un combat que j’ai toujours porté », a-t-il commenté. Cependant, il reste réservé quant à l’impact des nombreuses infrastructures annoncées. « On nous dit que plusieurs stades ont été construits, mais la réalité reste floue. Le débat est vif », a-t-il laissé entendre. Pour Ganiou Soglo, l’approche aurait dû être différente. Il aurait fallu prioriser la formation des éducateurs avant d’investir massivement dans le béton. « Nous aurions dû mettre en place des centres de formation dans différentes disciplines, et bâtir ainsi une vraie base pour notre sport national », a-t-il plaidé.
À noter que sous l’actuelle administration, des efforts ont été faits dans ce sens. Il a certainement échappé à l’invité de nos confrères que désormais au Bénin des classes sportives ont vu le jour dans plusieurs disciplines et de nombreux encadreurs sportifs ont été recrutés.
Parfait FOLLY










