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Razack Omotoyossi : une légende partie dans l’indifférence!

Le Bénin vient de perdre une figure qui, pendant de longues années, a incarné l’espérance, l’orgueil et la fierté sportive nationale. Razack Omotoyossi, s’appelait-il. Son nom reste gravé dans la mémoire collective comme celui d’un attaquant intrépide, généreux dans l’effort, capable de faire jaillir l’émotion et de provoquer l’unité autour d’un simple ballon. Mais sa mort, ce mardi 19 août, met à nu une réalité troublante : le Bénin oublie vite, et n’honore ses héros que dans la mort.

Razack Omotoyossi n’était pas un joueur ordinaire. Ses exploits sous le maillot des Écureuils ont offert à toute une nation des moments de gloire que peu de sportifs béninois ont pu égaler. On se souvient de ses buts décisifs, de ses courses acharnées, de sa rage de vaincre. Dans un pays où le sport reste souvent un exutoire face aux difficultés du quotidien, il a incarné l’étendard d’une génération qui voulait croire que tout est possible.

Mais derrière la gloire, se cache souvent une autre vérité. Celle des lendemains qui déchantent. Quelques semaines avant sa disparition, Omotoyossi a vu sa maison réduite en cendres par un incendie ravageur. Dans le désarroi le plus total, il avait lancé un appel à l’aide. Cet appel, lancé à la face de la société béninoise, n’a rencontré qu’un silence assourdissant. Hier, il demandait du secours. Aujourd’hui, il n’est plus. Et ce n’est qu’à présent que les messages de compassion affluent.

La mort du Taureau de Pobè agit comme un miroir cruel qui reflète les contradictions de notre société. Pourquoi attendre la mort pour se souvenir ? Pourquoi tant d’hommages posthumes quand les vivants, eux, meurent chaque jour d’indifférence ? Il ne s’agit pas uniquement du cas d’Omotoyossi. C’est tout un système qui est mis en accusation. Combien de nos artistes, de nos sportifs, de nos intellectuels, qui ont porté haut nos couleurs, finissent dans la pauvreté, l’isolement ou le désespoir ? Combien de carrières brisées par l’absence de suivi, de structures de reconversion, de mécanismes de solidarité ?

Le drame de Razack, c’est le drame de toutes ces figures qui se sont données au pays mais que le pays, souvent, oublie dès que les projecteurs s’éteignent. Aujourd’hui, les réseaux sociaux, les médias et les conversations privées bruissent d’hommages à l’ancien attaquant. Des mots qui auraient pu être des actes. Des gestes qui auraient pu sauver, ou au moins soulager. Mais le Bénin a choisi la voie la plus facile : pleurer après coup. C’est un paradoxe cruel. Nous avons la culture de l’hommage tardif, mais rarement celle du soutien présent. Nos héros sont glorifiés une fois morts, mais combien d’entre eux meurent à petit feu dans l’oubli, parfois même dans l’indigence ?
La mort de Razack Omotoyossi est plus qu’une tragédie personnelle. Elle est un avertissement collectif. Elle nous appelle à changer de mentalité, à bâtir une culture de reconnaissance et de solidarité réelle, pas seulement de discours. Il est urgent que l’État, les fédérations sportives, la société civile et même chaque citoyen réfléchissent à un modèle qui protège, accompagne et valorise ceux qui ont hissé le drapeau national dans des arènes internationales. Un pays qui n’honore pas ses vivants est un pays qui creuse lui-même l’oubli de son histoire.

Omotoyossi nous laisse une ultime leçon : célébrer un homme ne se fait pas à ses funérailles, mais dans les instants où il respire encore, où il lutte, où il vacille. Apprendre à aimer nos héros vivants, c’est apprendre à aimer le Bénin lui-même. Que son départ serve de sursaut, que sa mémoire ne soit pas seulement un souvenir glorieux mais une semence pour un nouveau rapport à nos icônes. Car la grandeur d’une nation se mesure aussi à la manière dont elle traite ses fils, surtout lorsqu’ils sont fragilisés.
Razack Omotoyossi s’en est allé. Mais son nom résonnera encore longtemps, non seulement dans nos stades, mais aussi dans nos consciences, comme l’écho d’une interpellation. Que faisons-nous pour ceux qui nous ont donné de leur vie ?

P FOLLY

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