Le village de Banigbé-Sèdo, dans la Commune d’Ifangni a été le mercredi 3 septembre 2025, le théâtre d’un affrontement sanglant entre les agents de la Douane et contrebandiers. Une altercation qui s’est soldée par la mort du conducteur du véhicule administratif de la Douane béninoise, entièrement consumé et un badaud partiellement brûlé.
Un véhicule de la Douane béninoise incendié et le conducteur lynché, succombant aux blessures. C’est le bilan d’un acte de violences orchestré par des contrebandiers soutenus par des assaillants sur des éléments de la Douane béninoise, dans la Commune d’Ifangni, précisément dans le village de Banigbé-Sèdo. Selon les premières informations, tout serait parti d’une opération menée par les agents des Douanes, alertés de l’arrivée d’une barque chargée de produits de contrebande en provenance du Nigeria. L’embarcadère de Banigbé-Sèdo étant déjà fermé dans le cadre de la lutte contre les pistes et débarcadères illégaux, les agents se sont rendus sur place pour intercepter la cargaison. Les douaniers étaient en pleine opération de déchargement de la cargaison quand les contrebandiers s’en sont pris à eux pour s’opposer à la saisie des marchandises. Sur-le-champ, ils ont lynché le chauffeur du véhicule administratif qui a conduit les douaniers sur le terrain. Ils ont ensuite aspergé d’essence le véhicule avant de le mettre à feu. La propagation des flammes a atteint, dans la foulée, l’un des badauds partiellement brûlé. Le chauffeur du véhicule a succombé aux blessures à l’hôpital. Il devrait être admis à la retraite dès le 1er octobre prochain.
Le renfort de la police républicaine
Informés de la situation, les éléments de la police du commissariat de Banigbé sont rapidement intervenus, appuyés par un renfort de la direction départementale de la Police du Plateau. L’ordre a été rétabli après quelques heures de tension. Le maire d’Ifangni, Franck Okpéicha, a fermement condamné cette attaque, la qualifiant d’« extrême et intolérable ». Le chef d’arrondissement de Banigbé, Antoine Adandé, a également dénoncé l’agression. Cinq suspects ont été interpellés, tandis que plusieurs complices ont pris la fuite. Des motos ont également été saisies et mises en dépôt au commissariat. La police a assuré que les recherches se poursuivent afin d’arrêter tous les responsables et de les traduire devant la justice.
Une résistance persistante à la fermeture des couloirs clandestins
Pour rappel, le gouvernement a mis en place une Commission chargée de la régularisation et de la fermeture des pistes et débarcadères non autorisés, afin de limiter les pertes financières liées à la contrebande, évaluées à plusieurs milliards de francs Cfa. Si cette mesure vise à renforcer l’économie nationale, elle se heurte toutefois à une vive opposition de certains contrebandiers de Banigbé-Sèdo, décidés à maintenir leurs activités illicites malgré les campagnes de sensibilisation conduites par les autorités locales et les forces de sécurité.
Zéphirin TOASSEGNITCHE











