Le président de la République, Patrice Talon, s’est exprimé, hier mardi 04 novembre 2025, sur l’actualité sociopolitique nationale, abordant sans détour la réforme du système partisan et la situation politique du Bénin et bien d’autres sujets d’intérêt public. Dans un entretien exclusif, le chef de l’État a défendu la pertinence des réformes engagées depuis 2016, tout en dénonçant les entraves posées à leur mise en œuvre.
Dans un entretien exclusif accordé à la presse nationale, le président de la République du Bénin, Patrice Talon, s’est exprimé sur les grandes questions de l’actualité sociopolitique. Au cœur de ses déclarations, les réformes du système partisan. Interrogé sur le caractère jugé « exigeant» de cette réforme, Patrice Talon a reconnu une situation électorale « peu réjouissante ». « Je dois vous avouer que la dynamique électorale actuelle ne m’enchante pas du tout. Elle porte préjudice à l’image de notre pays. Pour autant, il n’y a pas lieu d’indexer la réforme du système partisan ni le code électoral », a-t-il déclaré. Le président a toutefois réaffirmé que ces réformes demeurent essentielles pour consolider la démocratie béninoise et assainir le paysage politique. Ce fut également l’occasion pour le chef de l’Etat de revenir sur l’absence du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle d’avril 2026. En réponse aux nombreuses interrogations et interprétations qu’avait soulevée la décision de la Cour constitutionnelle qui a confirmé celle précédemment émise par la Céna, le président en fin de mandat. « Je suis malheureux que les Démocrates n’aillent pas à l’élection présidentielle. » a confié Patrice Talon, soulignant l’importance du pluralisme politique et du débat démocratique dans la consolidation béninoises. En s’appesantissant sur les infortunes que rencontre le parti, le président sortant ironise en évoquant qu’il ne s’en défend plus puisqu’étant devenu « le souffre-douleur » de son prédécesseur. « Je suis le coupable idéal », va-t-il ironiser une fois de plus avant de creuser davantage et de donner sa version des faits. Sans détour, il a mis en cause l’attitude de Boni Yayi, son prédécesseur à la magistrature suprême. « Depuis 2016, le président Boni Yayi s’emploie, avec beaucoup d’énergie, à faire échec toutes les réformes, quelles qu’elles soient, et à l’action publique, quel que soit le secteur », a affirmé Patrice Talon. Par rapport aux récentes démissions enregistrées au sein du parti d’opposition, Les Démocrates (LD), un événement qui agite la scène politique béninoise. Patrice Talon a adopté un ton d’ouverture et d’apaisement, invitant les acteurs politiques à privilégier le dialogue plutôt que la confrontation. Le chef de l’État a notamment annoncé vouloir donner instruction à plusieurs figures de la majorité présidentielle de rencontrer les élus démissionnaires de LD. « Je vais demander au ministre Romuald Wadagni, aux présidents Joseph Djogbénou de l’Union progressiste le renouveau (Up-r), Abdoulaye Bio Tchané du Bloc républicain (Br), Jacques Ayadji de Moele-Bénin et à Claudine Prudencio du RN d’échanger avec les démissionnaires de LD, afin que le bonheur qu’ils n’ont pas trouvé là-bas, ils puissent trouver l’idéal dont ils parlent ailleurs », a déclaré le président Talon.
Zéphirin TOASSEGNITCHE
